Le doctorat (PhD), le plus haut niveau d’études, n’est généralement pas axé sur l’apprentissage d’une langue, mais sur autre chose. La langue est la base. Une thèse s’intéressera à un point spécifique de la grammaire, de la littérature ou autre. Dans mon cas, ce fût la grammaire.
La langue elle-même n‘est pas une fin en soi. Vous en avez besoin comme fondement de votre projet. Par conséquent, vous n’avez pas besoin d’apprentissage des langues. Beaucoup de linguistes qui se penchent sur une langue en particulier ne la parlent pas nécessairement parfaitement, car là n’est pas leur objectif. Souvent d’ailleurs, ce n’est pas possible; vous conserverez toujours votre accent.
Ma thèse a porté sur les articles, et une question importante était la suivante: Est-il possible de combiner deux articles? Si oui lesquels ? Et y a-t-il des conditions spéciales pour les combiner?
Pour y répondre, j’ai posé la question à quatre hispanophones : deux de langue maternelle de l’Espagne et à deux en provenance du Chili. Ce n’était pas beaucoup, mais le nombre d’informateurs n’entrait pas en jeu. Le résultat était clair: les Espagnols ne permettaient pas beaucoup de combinaisons ; seules une dizaine de combinaisons étaient possibles sur un champ de vingt mots. Les Chiliens acceptaient presque toutes combinaisons, même s’ils n’étaient pas sûrs qu’il y ait intérêt à les combiner.
Le résultat de mes recherches a-t-il contribué à améliorer mes compétences linguistiques? Bien sûr que non. Il s’agissait d’une nouvelle zone de recherches, une nouvelle problématique qui était posée et la langue n’en était que la base.
[pullquote]Doctorat: La langue elle-même n’est pas une fin en soi.[/pullquote]
J’ai terminé ma thèse de doctorat il y a dix ans. Jusqu’à maintenant, je n’ai eu besoin de l’espagnol ni pour le travail et ni pour les voyages, c’est pourquoi mon espagnol est très rouillé. D’ailleurs vous le voyez dans notre blog: pas d’espagnol!
CEPENDANT, il est toujours utile de connaître une langue. Voici trois raisons pour lesquelles j’apprécie mon espagnol, même rouillé:
- Certains de mes co-équipiers sont espagnols de langue maternelle et je suis capable de les comprendre lorsqu’ils présentent des travaux en espagnol. Souvent, je dois répondre en anglais afin que d’autres co-équipiers puissent être inclus dans les discussions.
- Ici en Afrique, je rencontre souvent des Italiens et je les comprends assez facilement du fait que l’italien est proche de l’espagnol.
- La mentalité des gens ici est beaucoup plus proche de la population de Murcie ou de Valence que celle de mes amis en Allemagne, en France ou aux Pays-Bas.
Ainsi s’achève la série sur l’apprentissage de l’espagnol. Je souhaite que mes réflexions aient trouvé un écho chez certains d’entre vous. Vos commentaires sont les bienvenus!
N’abandonnez jamais, continuez à apprendre, restez motivés!