À la fin de ma scolarité, mes parents me firent un cadeau: un voyage dans mon pays de naissance, le Chili. Malheureusement j’avais quitté le Chili à l’âge de quatre ans et ai complètement oublié mon espagnol. Il aurait été très difficile pour mes parents, de me créer un environnement espagnol, pour me permettre de continuer à cultiver cette langue. Cela n’était pas possible et j’ai ainsi tout oublié.
Avec les sept premiers chapitres du livre «Eso es» (C’est ça), mon père essaya de m’enseigner un peu l’espagnol. Ce n’était pas un début glorieux. Je soupçonnais déjà que la question: « Parlez-vous espagnol? » me sera posée, c’est pourquoi je cherchai la réponse: «un peu» dans mon dictionnaire: «un poco». C’est-à-dire que je ne comprenais vraiment pas un seul mot.
Pendant mon séjour, j’habitais surtout chez des amis à mes parents, qui, tous parlaient Allemand, et dans le pire des cas, on communiquait en anglais. Tout doucement j’appris quelques mots de l’espagnol, mais pas plus. Après les deux tiers des trois mois que j’avais à passer dans le pays, j’avais assez appris pour faire des conversations banales, pour acheter de la nourriture et mon ticket de bus. Mais je faisais beaucoup plus de progrès en écoutant parler la langue toute la journée. Je captais des mots et des petites phrases par-ci et par-là dans des situations et des contextes assez clairs que je comprenais.
Quelques jours avant mon retour, j’étais allé revoir les amis chez qui j’avais habité au début de mon séjour au Chili. Je dormis dans la même chambre qu’un enfant d’un an et demi, qui parlait la langue mieux que moi à mon arrivée. Sa mère confirma que je parlais maintenant mieux que lui, parce que j’étais en mesure de raconter où est-ce que j’étais, avec qui et quand. Je ne me souviens pas des détails de ce que j’avais raconté, mais je me souviens que je n’avais pas de difficulté à m’exprimer.