Le choix de méthodes et de logiciels pour apprendre une langue ne manquent pas sur le marché, le plus connu d’entre eux étant ROSETTA STONE. Son approche innovante en fait un produit bien développé, de très bonne qualité et populaire. Est-il efficace ?
Regardons tout d’abord ses points positifs :
1. Rosetta Stone met l’accent sur la ‘compréhension de la langue’, ce qui est tout à fait louable.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce programme, Rosetta Stone utilise des séries d’images (4 ou 6 par page) et des mots ou des phrases descriptives qui peuvent être écoutées et même lues (en option). Après avoir écouté le mot ou la phrase, vous cliquez sur l’image ou la photo correspondante. Ainsi, l’objectif de l’apprentissage est la compréhension de la langue.
On écoute les mots et les phrases de façon passive sans avoir à reproduire (répéter) immédiatement ce qui vient d’être entendu. De la même façon, les enfants apprennent à parler par l’écoute en premier. Cette approche basée sur l’écoute avant la prise de parole est reconnue pour son efficacité.
2 . L’autre point positif de Rosetta Stone, qui rejoint le premier point, est qu’il met l’accent sur l’apprentissage par l’écoute plutôt que par la lecture.
Pouvoir lire une langue représente un acquis important pour les langues écrites ; pour ceux qui étudient ces langues écrites, pouvoir lire la langue est indispensable pour continuer à progresser. Pourtant la lecture n’est pas une acquisition de première importance. L’écoute et la production orale passent en premier. De plus, la lecture coule de source dès qu’on apprend à écouter et à comprendre la langue. Ce point fort de Rosetta Stone est l’une des caractéristiques positives de ce logiciel.
- Il permet de revenir en arrière pour écouter de nouveau ou réviser le contenu autant de fois qu’il est nécessaire.
- Les images utilisées par Rosetta Stone sont de très bonne qualité, ce qui est important pour la rétention du vocabulaire appris.
Les connections claires entre les images et les phrases descriptives, et la nature vivante des photos permet de bien mémoriser les descriptions et de voir le rapport entre ce qui est dit et l’image, plutôt que de faire le lien avec un mot traduit dans sa propre langue. Plus le contexte visuel peut donner d’indices sur le contexte du contenu oral, mieux les utilisateurs s’en porteront.
- Les experts sur l’enseignement des langues insistent sur l’importance de l’attention pour progresser dans une nouvelle langue.
Quelles que soient vos méthodes d’apprentissage, faîtes tout votre possible pour bien cibler les aspects de la langue où vous voulez progresser. Par exemple, un ouvrage scolaire utilisera des polices grasses ou des encarts pour attirer l’attention des élèves sur un certain mot, une tournure de phrase, une exception ou un point grammatical.
Rosetta Stone utilise d’autres techniques visuelles ou orales pour insister sur un nouveau mot de vocabulaire, une nouvelle construction grammaticale, ou un aspect de la langue qu’il convient de mettre en lumière pour bien l’assimiler. (A noter : parfois cela concerne des aspects de la langue plutôt recherchés, et sur lesquels un débutant n’a pas besoin de se concentrer – nous en reparlons plus loin dans l’article).
- Enfin, Rosetta Stone porte son choix sur un vocabulaire pratique et des situations de la vie de tous les jours. La méthode part du principe que si vous allez apprendre en situation de contexte et sans traduction immédiate dans votre langue, il faut commencer par du vocabulaire tangible, clair et sans ambiguïté. Ainsi, vous apprendrez des mots tels que ‘sauter’, ‘grenouille’, ‘ouvrir’ etc. C’est la meilleure façon de commencer à apprendre une langue.
Ces six points représentent, à mon avis, les points forts de la méthode Rosetta Stone.
Mais quelles sont ses limites et ses inconvénients?
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