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Comparée au pléthore de méthodes d’apprentissage de langues disponibles sur le marché, nous avons choisi la méthode qui, selon nous, est la meilleure pour vraiment apprendre une langue, surtout si vous vivez dans le pays où cette langue est parlée et si vous êtes en mesure de consacrer beaucoup de temps et d’énergie dans l’apprentissage de la langue.
Néanmoins, cette méthode présente deux inconvénients majeurs du point de vue de l’apprenant:
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La méthode est relativement peu connue et il est difficile de se procurer du matériel.
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Elle met la responsabilité principale pour l’apprentissage sur l’apprenant. Beaucoup trouvent cela difficile, y compris moi: nous préférons un enseignant qui est payé pour nous enseigner la langue, pour limiter les efforts et l’investissement demandés, dans la mesure du possible.
Pourtant, regardons les avantages que GPA nous offre sans l’ombre d’un doute:
1. Participation :
L’approche du participant croissant dans le pays d’accueil a le grand avantage de ne pas mettre l’accent sur l’apprentissage. La langue est seulement un moyen pour une fin. Je veux vivre et évoluer à l’intérieur de la culture, participer et prendre part. Si mes voisins et amis célèbrent, discutent ou débattent, pleurent ou se réjouissent ensemble, je veux comprendre ce qui se passe et pourquoi, et savoir prendre part activement ou les aider. Pour atteindre cet objectif, je dois apprendre leur langue, la langue avec laquelle ils ont grandi, dans laquelle ils pensent, rêvent et comprennent mieux tout ce qui est communiqué.
Ce changement principal d’orientation est une très bonne idée à mes yeux. Nous avons trop tendance à nous concentrer sur la grammaire, l’apprentissage du vocabulaire, l’écriture de textes et d’autres choses semblables. Nous devons comprendre que l’objectif est la communication.
Un exemple : j’ai rencontré une dame qui avait vécu avec un ami pendant un certain temps en Thaïlande et qui avait appris la langue d’un des groupes ethniques minoritaires. Son ami avait pour but de parler correctement. La dame avait pour but de communiquer aussi vite qu’elle parle l’allemand, sa langue maternelle. Après quelques années, les deux étaient en mesure de bien communiquer, mais les habitants estimaient que la dame qui parlait vite, même de façon inexacte, parlait beaucoup mieux la langue que son ami. Ce dernier parlait correctement au niveau grammatical, mais de façon fastidieuse. Son niveau de langue n’était pas considéré comme normal et fluide.
La communication et la participation à la vie dans le pays d’accueil, le pays de la langue étrangère, sont les écrous et boulons de GPA.
2. L’accent est mis sur l’écoute d’abord, avant la communication orale et écrite.
Chris affirme que la langue est un vecteur oral qu’il est ensuite possible d’écrire – et non l’inverse. Il y a des milliers de langues dans le monde qui ne sont pas écrites. Quelques-unes seulement sont écrites, et non parlées, et celles-ci sont principalement ‘mortes’ puisqu’elles ne sont plus parlées (latin, Vieux-grec, Vieil-hébreu etc.).
GPA met l’accent sur l’écoute, tout particulièrement au début de l’apprentissage. Dans vos sessions d’apprentissage, laissez parler votre coach, puis pointez les objets du doigt et imitez. Au bout de 30 heures, vous pouvez commencer à parler. À l’école, j’ai toujours eu du mal à répéter les phrases dont je ne comprenais pas le sens, surtout lorsqu’elles provenaient d’un locuteur de langue maternelle. La compréhension est bien plus importante que la production.
Après un temps d’écoute, on peut parler. Lorsque le temps de parler est venu, il est important de parler beaucoup et avec autant de personnes que possible. L’écriture et la lecture ne viennent que plus tard. Cela est d’autant plus vrai pour les langues qui ne disposent pas de règles d’orthographe établies ou officielles. Car si vous veniez à les écrire, vous inventeriez vous-même l’orthographe. Bien sûr, rien ne vous empêche de le faire, mais cela prend du temps et de l’énergie et peut causer d’autres problèmes par la suite.
3. Le vocabulaire est important, mais ne devrait pas être mémorisé :
GPA n’approuve pas les méthodes d’apprentissage classiques pour l’apprentissage du vocabulaire, où vous apprenez des paires de mots à combiner les unes avec les autres, que vous essayez ensuite de mémoriser. C’est tout le contraire. La méthode commence par le modèle de l’iceberg (voir ici). Nous savons beaucoup de mots inconsciemment. Ils se trouvent dans les six catégories qui sont ‘sous l’eau’. Seuls les mots dans la septième partie, celle au-dessus de l’eau, peuvent être utilisés activement et couramment. Quand nous apprenons du vocabulaire, nous essayons d’apprendre les mots de manière à les ‘remonter’ au lexique actif. Bien entendu, cela est primordial. Le but est d’être en mesure de communiquer spontanément sans être contraint de chercher les mots avec hésitation.
Même dans notre langue maternelle, beaucoup de mots ne sont pas activement à l’esprit. Nous les comprenons quand ils sont mentionnés, ce qui nous permet alors de les comprendre ou de les utiliser correctement dans le bon contexte. Mais, ils ne viennent pas automatiquement à notre esprit quand nous écrivons un texte nous-même. Le lexique d’une langue est impressionnant dans son étendue.
Un locuteur maternel connait une moyenne de 20.000 mots. Les professionnels, tels que les écrivains et auteurs, connaissent jusqu’à 60.000 mots. Le lexique d’une langue atteint très souvent entre 200.000 à 600.000 mots, y compris les mots d’emprunt étrangers et les termes de langage technique. Ces chiffres s’appliquent plus ou moins à l’allemand, l’anglais et le français (très probablement, l’anglais a un lexique encore plus large). L’essentiel est de montrer qu’il est impossible de connaître tout le répertoire de vocabulaire d’une langue, y compris la sienne.
GPA tente également d’encourager les apprenants à apprendre beaucoup de mots passivement. Il met l’accent sur l’apprentissage du vocabulaire, mais de la bonne manière : le passif est pris en compte. Ce que je comprends fait partie de mon vocabulaire, même si ça ne me vient pas immédiatement à l’esprit quand je prends la parole. Il me faut encore travailler à déplacer ces mots à la zone active (la partie visible de l’iceberg). Mais, ces mots font déjà partie de mon bagage de connaissance avant leur mise en avant à la zone active.
4. Vocabulaire oui, grammaire non :
Les explications grammaticales sont à éviter. Si une question grammaticale demeure incompréhensible, le point de grammaire doit être tout simplement être accepté tel quel. Il est inutile de compliquer les choses, jusqu’à ce que l’élève ait l’occasion de finalement comprendre ce qui se passe. La grammaire ne doit pas être abordée comme une matière à étudier. Cette idée peut paraître étrange, mais elle tient debout : les étrangers qui parlent à tort et à travers (au niveau grammatical) mais qui savent utiliser les bons mots et les intégrer dans une phrase, sont souvent bien compris.
Par exemple en allemand, langue connue pour sa grammaire complexe, il est facile de laisser de côté de nombreuses questions grammaticales sans pour autant gêner la communication. Une phrase comme « Ich müssen gehen jetzt Haus. » (Je devoir aller maintenant à la maison, les 2 verbes étant incorrectement à l’infinitif) reste compréhensible. Bien entendu, la communication est limitée et si certains détails s’avèrent nécessaires, cela peut compliquer les choses. Vous ne pourrez pas étudier à l’université avec un tel niveau mais vous pourrez survivre dans vos efforts pour communiquer.
Ce n’est pas que la grammaire doit être négligée, mais sa compréhension sera tout simplement reportée. GPA tente de veiller à ce que l’apprenant utilise des phrases ou expressions exactes sans forcément tout de suite comprendre le pourquoi du comment.
5. Acceptez vos lacunes tout en refusant de rester dans votre zone de confort :
Ce que je ne sais pas encore, je laisse de côté. GPA suggère de remettre à plus tard les domaines de la langue qui s’imposent trop tôt dans l’apprentissage et de se concentrer sur ce qui est important à savoir. Vous n’avez pas à comprendre un contrat juridique. Vous ne pouvez pas suivre une émission de télévision ou un feuilleton dans la langue. Les dialogues entre locuteurs de langue maternelle sont toujours difficiles à suivre ? C’est normal, il s’agit là de la phase 5 dans l’apprentissage d’une langue.
Apprenez à lâcher prise, à ne pas vous prendre la tête! Oui ! Mais, sortez tout de même de votre zone de confort. J’apprends mieux si je dois dire et comprendre un peu plus que ce dont je suis réellement capable. Ce n’est pas confortable. C’est désagréable et épuisant, mais c’est la seule façon d’avancer, de progresser. Je dois m’efforcer d’aller de l’avant; il faut toujours apprendre un peu plus. Personne ne peut faire le travail à ma place.
6. L’apprenant est entièrement responsable, et non l’enseignant (qui n’existe pas).
Avec cette méthode, aucun professeur n’est là pour vous diriger au cours de l’apprentissage. Vous êtes le seul responsable – à vous de travailler avec des images, des photos et des histoires avec votre aide linguistique. Cette personne ou tout autre locuteur de la langue n’a pas besoin d’une formation particulière d’enseignant, elle doit simplement bien parler sa langue et savoir décrire une image ou expliquer la signification d’un mot. Elle peut inventer de petites histoires et faire des comparaisons créatives. Le choix de ces personnes est important pour la réussite de votre apprentissage.
Mon expérience est que les enseignants professionnels ne sont pas toujours les meilleurs placés. Ils sont formés pour la salle de classe et ne savent pas forcément transférer leurs connaissances hors de ce contexte. Ils veulent souvent prendre le contrôle et vous guider dans le processus d’apprentissage, alors que, selon GPA, l’étudiant lui-même doit mener la cadence et le contenu. Par exemple, s’il a entendu quelque chose sur le bus ce matin, il peut demander et vérifier si sa compréhension était correcte. S’il ne saisit pas l’occasion, il est peut être passé à côté de quelque chose d’important. Les enseignants ont souvent en tête un programme ou un cursus à suivre, et ne réagissent pas nécessairement très bien dans de telles situations.
D’autres aspects de la méthode GPA ont tendance à compliquer l’apprentissage. Ou peut-être est-il plus exact de dire qu’avec les hypothèses et les approches mentionnées ci-dessus, l’apprentissage est tellement différent que les apprenants doivent changer leurs habitudes aussi dramatiquement que d’autres défis et problèmes surgissent.
Mais, laissons ces observations pour un autre article…
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